Un conseil exceptionnel (à plus d'un titre)

Tous les ans, avant l'adoption du budget primitif, doit se tenir au conseil un débat sur l'orientation budgétaire que la majorité compte impulser à la commune.

Étonnamment nommé Débat d'Orientation Budgétaire, il permet de débattre de l'essence de la politique budgétaire de la cité. La particularité de ce conseil-ci est qu'il s'agissait d'une redite (la date de péremption de deux mois entre débat d'orientation budgétaire et vote du budget aurait été dépassée pour cause d'atermoiement Pays Voironesque) , qu'il s'est tenu un jeudi, devant une assemblée très réduite (environ un tiers des élus n'étaient pas présents, la plupart des absents avait d'ailleurs une très bonne excuse) et qu'il s'est terminé avant 22h.

Chronique d'un ciseau annoncé

L'avantage de la redite c'est que dans ce cas précis elle a permis de prendre en compte les éléments nouveaux. Confronté à son propre ciseau, le Pays Voironnais se voit contraint de fermer les vannes qui alimentent ses communes.

Voreppe contribuera donc de 600 000 € aux 2 000 000 € d'effort demandés aux communes pour soutenir les investissements du Pays Voironnais. L'état (dans son infinie mansuétude, loué sois son nom) contribuera à amortir le choc cette année à concurrence de 250 000 € pour Voreppe.

Cette année, Voreppe devra donc boucler son budget en prenant compte d'une perte de recette de l'ordre de -350 000 €. Pour information, c'est du même ordre de grandeur que Voiron (-352 000€) et Moirans (-290 000€) les deux autres principaux contributeurs de cet effort.

Il est également important de souligner que cet effort n'est pas conjoncturel, il s'amplifiera l'année prochaine dans la mesure où la contribution de l'état baissera. Mécaniquement.

A cet effet soudain s'ajoutera sans doute la perte de la taxe foncière des papeteries Matussière et Forest estimée à -300 000 € pour Voreppe mais aussi la tendance à l'érosion des "bénéfices" de la commune. En effet, l'accroissement moyen des recettes de Voreppe peine à s'établir autour de +0.6% par an tandis que les dépenses de fonctionnement, principalement liées aux salaires des services municipaux croissent en moyenne de +2.4% chaque année.

Au fil de l'eau...

Dans ce contexte, la municipalité exprime sa volonté de trouver des solutions pour préserver sa capacité à investir. Un chantier de réflexion et de remise à plat du fonctionnement des services est à l'étude. Des modes de gestions plus "professionnels" sont envisagés (gestion courante, achats,...). L'augmentation de l'imposition des ménages n'est pas retenue dans la mesure où elle est très impopulaire (surtout lorsqu'on s'est engagé à ne pas y toucher) et, curieusement, assez peu efficace : une augmentation de 5% des impôts locaux ne permettrait de lever que 350 000€.

L'essentiel des économies sera donc puisé ailleurs et plus particulièrement dans l'ensemble des projets qu'on ne réalisera pas. Le principe de la gestion 'au fil de l'eau' a été présenté. Pour simplifier, il s'agit de prévoir année après année quelles seront les ressources et les dépenses de l'année suivante en tenant compte des évolutions précédentes et des évènements probables et de limiter les investissements à la marge de manœuvre ainsi calculée.

Finalement, "gestion au fil de l'eau" n'est pas si loin d'être un joli euphémisme aquatique pour ne pas parler de rigueur...